WELCOME TO SADE’S – Dancing with the Devil

Une orgie de théâtre 2022

“ #mee too devrait-il en finir avec le Marquis de Sade ? ”

WELCOME TO SADE’S – Dancing with the Devil

Pour célébrer ses Trente Joyeuses (années 90’s – années 2020’s), venez goûter, avec le WAKAN, le rire énorme autant qu’effrayant, le rire ô combien jouissif de la provocation libératrice et libertaire.
Osons (re)plonger dans Sade pour voir où nous en sommes avec son monde de jouissances et de terreurs.
Osons explorer frontalement, jusqu’au bout, et sans tabou, les problématiques du mal et de l’injustifiable.
Osons un « Évangile par Touzé », une orgie de théâtre en clin d’œil déjanté et impénitent à 30 années de créations « entre les fesses et les Saints ».
Osons décaper nos idées reçues, parce que l’obscène est un défi lancé à la scène d’aujourd’hui : en cet aujourd’hui où tout se montre et se surexpose, comment représenter théâtralement l’irreprésentable ?
Comment soutenir artistiquement l’insoutenable ?

 

NOTE DE (MAUVAISE) INTENTION

Alors qu’un « présumé innocent » pointé par les réseaux sociaux peut être banni, sans autre forme de procès, des scènes publiques, par quel tour de passe-passe moral tolère-t-on encore aujourd’hui un « auteur mâle blanc » qui élève le viol au rang des beaux-arts, et ose proclamer : « La destinée de la femme est d’être comme la chienne » ou encore :  « Je n’ai aucun droit réel à la propriété de telle ou telle femme, mais j’en ai d’incontestables à sa jouissance ; j’en ai de la contraindre à cette jouissance si elle me la refuse, par quelque motif que ce puisse être ».

Il parait clair qu’un tel spectacle ne devrait pas avoir lieu. Et pourtant il a bien eu lieu ! Mais pour qui ? Et pour combien de représentations ?

En osant une création gourmande et rieuse à partir d’un texte de Sade, le Wakan aurait pu (enfin !) espérer quelque esclandre, quelque manifestation chahuteuse, pleine de tumultes et de seins nus, de pancartes et de certitudes brandies, une publicité désastreuse inédite, un transfert dans La Montagne depuis le bas de la page Culture vers le plein cadre des Faits divers ? … Mais non ! Décidément non. Il n’y a rien eu de tout cela, c’était couru d’avance. La morale du temps pourra continuer de branler la tête devant la marche cruelle du monde, et d’opiner aux certitudes bobos… Et ce spectacle en a chatouillé une au spectateur sans faire bouger l’autre.

Nous avions donc la prétention de présenter le premier spectacle où les metteurs en scène sont convaincus, sans complexe, que ne pas le présenter, ce serait du pareil au même. Ce fut le « spectacle sadien par excellence », où la sodomie morale fut portée à son acmé, à son paroxysme paradoxal insoutenable : une sodomie retournée contre soi. Le spectacle dont on sait que tout le monde s’en fout, et qui a le courage de le dire, et de le montrer, de le prouver même !

Et au final c’est là que fut l’obscénité profonde : dans le fait que ce spectacle échoua à montrer au plus grand nombre de spectateurs possible que nous sommes des hypocrites de la morale et de la culture ; à provoquer un scandale qui s’affiche pourtant et par ailleurs à chaque coin de téléphone portable.

Le divin Marquis aimait répéter à l’envie : « Il faut tout dire !»

En tout cas, il se sera « tout dit » sur Sade. Tout, et surtout son contraire !

Nous n’avons rajouté, rien de fondamental à la cacophonie ambiante des interprétations. Notre propos fut simplement de jouer un abrégé du texte, en en respectant la part libertine sexuelle (plutôt amusante) mais aussi l’éducation intellectuelle amorale (plutôt effrayante), « sadiennement démente », affirmant le paradoxe comme une règle de l’art, toujours à pourfendre et violer les limites admises. Avec la mort pour apothéose sublime du vice.

Les lectures du Marquis de Sade s’annulent à force de diversité contradictoire. Mais nous, modestes Gens de théâtre, nous préférons être moralistes plutôt que moralisateurs et nous regardons l’homme Donatien-Alphonse-François « droit dans la queue ». Et décidément, si le Marquis nous donne souvent bien des leçons, il n’y eut ici surtout pas de leçons à en tirer ; ce fut la diversité, l’opposition, la contradiction des sens qui fut en soi une leçon : celle de l’ambiguïté irréductible de l’homme.

 

WELCOME TO  SADE’S or Dancing with the devil

Ou Les Instituteurs immoraux

Ou Ma Petite philosophie dans le boudoir

Ou Divertissement libertin en un préambule,

Un banquet, une dévoration et une moralité

L’ensemble pour combler la fascination du névrosé devant le pervers.

 

 

Création à La Cour des 3 Coquins / Clermont-Fd du 20 au 22 mai 2022

 

 

Le point de vue de la romancière et chroniqueuse DALIE FARAH

Durée du spectacle : 1h05 afficher plus

Adaptation

Dominique Touzé, d'aprés La Philosophie dans le boudoir du Marquis de Sade, 1795

Mise en scène

Emmanuel Chanal & Dominique Touzé

Avec 4 Comédiens

Juliette Boubon , Veronika Faure, Saint-Privat et Dominique Touzé

Création lumière et régie

Philippe Lacombe

Création sonore et régie

Guillaume Bongiraud

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